La passion d'écrire

J'aime l'Histoire et les histoires. La forme "récit" me convient parfaitement tant au plan de la lecture qu'à celui de l'écriture. Il me faut du narratif et du descriptif tout en y mêlant parfois du réflexif mais je suis peu attiré par l'épanchement des sentiments. Pour moi, le style romanesque a perdu toute sa vigueur au profit de l'introspection. De nombreux auteurs actuels se sont jetés dans ce créneau pour soigner leurs propres angoisses. Et chacun d'entre eux se paie une analyse gratuite sur le dos de ses lecteurs. Bien mieux, ce sont les lecteurs thérapeutes qui leur laissent un billet en début de séance. Ce n'est pas mon idée de la littérature. Dans l'effort d'écriture, il y a avant tout une recherche de style et d'argument, et un travail d'imagination. C'est surtout dans l'imagination que se lit la création. L'écrivain ne peut être le témoin de son époque que si, rejetant son rôle d'acteur, il réussit à s'extirper du temps et de l'espace pour devenir narrateur. Les romans à la première personne sont une imposture. L'utilisation du présent de narration, un appauvrissement de la richesse et de l'étendue de notre syntaxe. On parle à ce propos de style épuré. On vise à l'amaigrissement de l'écriture par effet de mode sur l'exemple des tops modèles anorexiques et de certains peintres post modernes. On amène toute une génération de jeunes lecteurs à renoncer aux subtilités du langage. On les détourne de la découverte des œuvres classiques. C'est un travail de démolition auquel je n'ai aucune envie de participer. Et tant pis si je passe pour le réac que je ne suis pas. Je ne suis pas d'avantage passéiste. Les thèmes de mes textes parlent de notre temps et parfois du futur. D'ailleurs, je n'hésite pas à employer les médias les plus modernes, en plus du livre papier, les cardebooks et les audiobooks. 
Jpb